Spéléo en Haute Saône

« -T'as voulu voir Vesoul….. »

- Liège -Vesoul  : A peine 4 petites heures de voiture, 400 Kms d'autoroutes gratuites et de nationales à quatre bandes et on y est ! La ville de Peterhansel , cinq fois vainqueur du Dakar , la ville d' Alain Bapthiset , LE grand cinéaste des cavernes, la ville PSA ( pièces de rechanges Pigot et Citron ) et la ville dont parle notre Brel national est enfin là ! Au-dessus de la colline, une petite chapelle bizarre et « trouée » la surplombe. Autour de celle-ci, les quelques parois de calcaire gris nous confirment que nous sommes presque arrivés, « ça sent » la grotte ! Les rivières souterraines que nous sommes venus chercher ne sont pas loin.
Peu avant le départ, nous avions appris que notre but initial, la traversée de Milandre , était compromis. Cette traversée située à Boncourt , juste à cheval sur la frontière Franco-suisse et dont les accès sont rarement autorisés par le Groupe Spéléo du Jura était également le but de nos amis du CASEO d' Arlon et ceux-ci venaient de se voir refuser les autorisations ! Qu'importe, la région recèle quelques belles cavités dont la majorité nous est inconnue…… Et pas uniquement par nous, en effet, le manque d'infos « typiquement spéléos » pour la Haute-Saône (remarque valable aussi pour l'Ain) est à comparer avec la masse de documents disponible pour le Doubs (les fameux « inventaires »), le Jura et le Haut Jura . Les spéléos belges ont donc la fâcheuse tendance à se rendre directement dans ces régions pourtant plus éloignées. Il est vrai que l'hébergement y est plus typiquement « spéléo », les cavités y sont plus verticales et plus nombreuses, de beaux topos guides existent sans oublier de superbes canyons, n'empêche que, la Haute-Saône , ce n'est pas mal et tout de même plus près !!

Lundi 25 mars :
Vu le choix initial, nous avions réservé au gîte de « La forge d' Isidore  » à Villers sur Saulnot, non loin de la Suisse . Le soir du lundi 25 mars, «  Isidore  » ( en réalité le nom de son grand-père), notre hôte a la grande barbe grise, nous accueille et nous fait visiter la ferme (avec sa vieille forge) ainsi que nos chambres situées dans un grand bâtiment annexe. Nous nous installons et rejoignons ensuite Isidore et sa famille pour un sympathique souper « Choucroute »

Mardi 26 mars :
09 h 15 Départ vers Bournois et la grotte de Malatière si bien décrite par P Minvielle («  Grottes et canyons ») Une heure plus tard, nous quittons un beau ciel bleu pour pénétrer dans la grotte par un large P 7 créé par l'effondrement d'un plafond. En descendant un pierrier (partir vers le Sud), on rejoint un réseau un peu labyrinthique parsemé de grandes concrétions (salle du Pilier). La visite se poursuit vers le fond par le «  métro  », long et énorme couloir qui nous mène à la salle du bivouac. Là, un livre placé dans une boîte métallique attend nos impressions et, pendant que nous nous obstinons vainement a y inscrire quelques mots, Benoît part seul vers le fond, tout proche pensions-nous d'après la topo! Quelques minutes plus tard, nous partons à sa recherche mais il reste introuvable ! Disparu ! A moins que, par cette étroiture au ras du sol ! Mais, aie, il faut passer dans l'eau…Tant pis, allons-y ! Ce ne fût pas moins de SEPT grandes salles allongées et ovales que nous allions découvrir avant d'être bloqués par un siphon. Petite bizarrerie, ces sept salles parallèles et fort semblables sont presque toutes séparées par des passages identiques : bas, étroits, et presque entièrement noyés! Cette dernière partie de la grotte n'est pas sur les topos et a l'air récente. Il est vrai que peu de spéléos doivent s'engager ici.

Nous ressortons de la grotte en fin d'après-midi et, après une rapide visite des environs, nous regagnons notre gîte où une bonne douche nous attend. Nous mettons sécher nos équipements puis, vers 08h30, nous allons manger à la ferme avec la famille d' Isidore

Mercredi 27 mars :
09h30 Après un rapide petit déjeuner pris au gîte, nous partons vers la grotte de Cerre-le-Norroy .Suite aux mauvais renseignements fournis par un autochtone, nous ne trouverons l'entrée qu'après de longues recherches. Il est maintenant 11h30, un peu tard pour se lancer dans une grotte aquatique sans avoir manger; nous décidons alors de nous rendre à Vésoul qui est tout proche. Très bon repas, trop bon repas ! Il est maintenant plus de deux heures et c'est l'envie d'une bonne sieste qui nous prend mais il faut y aller ! Le supplice de l'habillage commence, les néoprènes plus les combis plus tout le matos, c'est beaucoup ! Nous descendons l'étroit P20 d'entrée, puis un pierrier et, après quelques contorsions dans des éboulis, nous mettons les pieds dans une petite rivière boueuse. Le parcours se résume à la descente de cette longue rivière ( un bon kilomètre) jusqu'au siphon terminal où nous essaierons, pour le « fun », de suivre le fil d'Ariane des plongeurs le plus loin possible. A mi-chemin, un affluent augmente le débit mais rend aussi l'eau beaucoup plus claire ce qui facilite notre progression. Au retour, Benoît et Marc remonterons cet affluent sur environ 400 m (voûtes basses, étroitures et vasques profondes) Il est plus de 18 h00 lorsque nous sortirons de cette amusante et jolie cavité. Retour vers Villers-le-Saulnot , douche, rangement du matos puis repas à la ferme avec devinez qui ?

Jeudi 28 mars :
Pour notre dernier jour, nous avons décidé de « faire » la Baume de Gonvillars , cette grotte est située à quelques kilomètres à peine de notre gîte et sert de grotte-école pour les initiations spéléos. Explorée jusqu'au premier siphon par le spéléologue montbéliardais M. Sahler en 1911, la grotte de la Baume de Gonvillars développe plus de cinq kilomètres de galeries située en partie dans le département du Doubs et entrecoupés de plusieurs siphons.
Le réseau de la Baume de Gonvillars, avec la perte de la Sapoie et le Creux aux Chiens qui lui sont rattachés, est aujourd'hui un des plus importants réseaux karstique de Haute-Saône et du Doubs. Elle recèle également une superbe rivière que nous comptons descendre le plus loin possible. C'est donc vers 10h30 que nous entamons la descente. Rapidement, nous arrivons au-dessus de deux grands ressauts équipés en fixe par…Oh, surprise….De grosses échelles métalliques ! Quelques couloirs plus loin, nous atteignons la rivière où nous trouvons l'eau beaucoup plus froide que dans la grotte d'hier. Nous progressons sans problèmes si ce n'est que nous devons nous immerger de plus en plus souvent dans des bassins et des marmites remplies d'eau glacée. Après un passage de voûte basse que nous sommes obligés de passer presque en apnée, nous nous trouvons bloqués par un siphon. Sur la droite, au-dessus d'une petite place au sec, une longue faille très étroite permet de shunter le siphon sauf pour Philippe qui n'arrive pas, malgré tous ses efforts, à franchir cette difficulté et doit nous attendre ! La descente de la rivière continue dans une galerie énorme, style «  Grand Canyon de la Pierre  » (hé oui !) jusqu'au siphon terminal. Au retour, surprise, nous trouvons un couloir facile qui shunte le 1er siphon et permet d'éviter la longue étroiture. Nous prévenons Philippe et, c'est de nouveau au complet que nous retournons ensemble vers le bout de la grotte par cette belle rivière

En revenant vers l'entrée, nous décidons de remonter l'amont le plus loin possible mais, hélas, après quelques passages aquatiques, nous sommes bloqués par un éboulis impénétrable. Retour vers la sortie où le soleil nous attend. Vers 14h30, après un peu de rangement et de nettoyage au gîte, nous « bourrons » la voiture, saluons Isidore et sa femme puis, nous prenons le chemin de la Belgique. Le bon repas pris à Bastogne a fait que, c'est seulement vers 20h que nous atteignîmes Sprimont , fatigués mais enchantés d'avoir « fait de si beaux trous » et si près de chez nous !

-Renseignements divers concernant ce séjour en Haute-Saône :
•  Notre trajet  : Classique
Liège – Luxembourg –Thionville –Metz –Nancy –Epinal –Luxeil –Vésoul –Villersexel -Saulnot-Villers sur Saulnot

•  Notre logement : gîte « La forge d'Isidore » à Villers sur Saulnot
Tel : 00 / 33 / 84 27 43 94

•  Les prix (mars 2002):
-Logement : 8 €
-Repas du soir : 12 €

•  Grottes visitées + Matos:

  1. Grotte de la Malatière : C 10 (puits d'entrée) + C 15 (MC) + C 20 + crayon (pour inscrire vos impressions et vos coordonnées dans le livre situé au bout de la grotte)
  2. Grotte de Cerre-le-Noroy : C25 (puits d'entrée) + Néoprène conseillée + Chaussons Néoprène
  3. Baume de Gonvillars : Néoprène + Chaussons Néoprène

Situations exactes des entrées :

  1. Grotte de la Malatière : A Bournois, quitter le village par une petite route goudronnée au début, elle débute à droite de la D117. Se transforme ensuite en chemin empierré qui borde des champs. Parking au bout de 2km. L'entrée de la grotte se trouve à 100 m de là dans la prairie (bouquet d'arbres)
    X = 912,46 Y = 283,32 Z = 375m
  2. Grotte de Cerre le Noroy : l'orifice se trouve au pied d'un arbre à 2,3 km au sud du village, à 150 m de la route (monté légèrement) et à environ 50 m de la dernière prairie ( clôturée par un treillis)
    X = 899,06 Y = 294,44 Z = 307m
  3. Baume de Gonvillars : Depuis l'intersection des départementales 9 (Villersexel - Héricourt) et 96 (Courmont - Arcey) à proximité de Saulnot, prendre la direction Arcey sur 2 km et traverser Villers sur Saulnot.
    Un parking est aménagé rue de la Baume à proximité du lagunage de Villers sur Saulnot. Le chemin, que l'on continue à pieds sur 300 mètres, arrive à l'aire d'accueil aménagée en surplomb de la grotte de la Baume de Gonvillars
    X = 864,58 Y = 271,88 Z = 341m

 

-Quelques autres grottes de la Haute-Saône :

Cavités de plus de 30 m de profondeur et de plus de 300m de développement uniquement !

Dénivellations :  

1.

grotte de Captiot

(Gy)

 

-93 m

 

2.

gouffre de la RN 19

(Scey-sur-Saône)

 

-78 m

 

3.

gouffre des Trois Fontaines

(Gy)

 

-66 m

 

4.

font de Champdamoy

(Quincey)

 

-56 m

 

5.

gouffre de la Guenne

(Scey-sur-Saône)

 

-55 m

 

6.

gouffre de Rougeterre ou de Rocheterre

(Fondremand)

 

-47 m

 

7.

Creux qui Sonne

(Borey)

 

-47 m

 

8.

gouffre de la Carrière

(Gy)

 

-45 m

 

9.

réseau Baume de Gonvillars - Creux aux Chiens

(Saulnot / Arcey, 25)

 

-42 m

 

10.

Frais Puits

(Quincey)

 

-41 m

 

11.

gouffre du Creux Mourot

(Les Pateys-Esprels)

 

-41 m

 

12.

gouffre de la Route

(Larret)

 

-40 m

 

13.

gouffre de Trécourt

(Fouvent-Saint-Andoche)

 

-40 m

 

14.

gouffre de la Baume de Trésilley

(Trésilley)

 

-38 m

 

15.

gouffre JO2

(Scey-sur-Saône)

 

-35 m

 

16.

gouffre des Vieilles Assiettes ou de Pluton

(Mailley-et-Chazelot)

 

-35 m

 

17.

riv. sout. de Cerre-lès-Noroy

(Cerre-lès-Noroy)

 

-35 m

 

18.

trou de Jalleu

(Champlitte-la-Ville)

 

-32 m

 

19.

source du Planey

(Anjeux)

 

-32 m

 

20.

Creux Millot

(Scey-sur-Saône)

 

-32 m

 

21.

font de Baignes

(Baignes)

 

-30 m

 

Cavité déclassée :

 

 

 

 

gouffre des Henrys

(Noroy-le-Bourg)

 

Rebouché

 

 

Développements :

1.

réseau du Chaland - grotte du Deujeau

(Arbecey)

 

9 609 m

2.

réseau Baume de Gonvillars - Creux aux Chiens

(Saulnot / Arcey, 25)

 

5 700 m

3.

riv. sout. de Cerre-lès-Noroy

(Cerre-lès-Noroy)

 

5 000 m

4.

Frais Puits

(Quincey)

 

3 595 m

5.

grotte de Captiot

(Gy)

 

2 310 m

6.

goule de Motey-Besuche

(Motey-Besuche)

 

1 650 m

7.

trou de la Baume

(Scey-sur-Saône)

 

885 m

8.

grotte de Pelcy

(La Barre - Beaumotte-Aubertans)

 

650 m

9.

réseau du Veuvey

(Calmontier)

 

640 m

10.

creux Jean d'Achey

(Filain)

 

630 m

11.

grotte de Carrousel ou la Grande Baume

(Conflandey)

 

570 m

12.

font de Baignes

(Baignes)

 

455 m

13.

font de Champdamoy

(Quincey)

 

410 m

14.

grotte des Équevillons

(Montcey)

 

390 m

15.

gouffre des Trois Fontaines

(Gy)

 

350 m

16.

grotte de la Baume

(Echenoz-la-Méline)

 

320 m

 

Philou, mars 2002